Jospin conforte Royal en exhortant à repousser la tentation Bayrou à gauche

Publié le par ps maromme

Par Thierry MASURE    Envoyer par mail  Envoyer via Y! Messenger  Blog via Yahoo! 360  Imprimer
 
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LENS (AFP) - Lionel Jospin a apporté un clair soutien à Ségolène Royal pour l'élection présidentielle, samedi à Lens, avertissant les électeurs de gauche tentés par François Bayrou que l'élection du candidat centriste "provoquerait une vraie crise politique".

 

Très détendu, aimable avec les journalistes, celui qui a rejoint fin février "l'équipe du pacte présidentiel" de la candidate socialiste a mis en garde contre "la supercherie" Bayrou, et éreinté Nicolas Sarkozy, en parlant 50 minutes devant 3 à 400 personnes.

 

"La solution, c'est le vote socialiste, c'est le vote Ségolène Royal", "voter Bayrou, c'est éliminer la gauche", a affirmé l'ancien Premier ministre pour sa première intervention dans la campagne.

 

Il a invité l'électorat de gauche à "donner (à Mme Royal) le score le plus élevé possible au 1er tour", car "aucune ou aucun candidat n'est en mesure aujourd'hui de gagner l'élection présidentielle", sauf celle du PS.

 

Très applaudi dans cette cité très jospiniste, il en a appelé, dans le style didactique qui lui est familier, à "la cohérence".

 

"Ce que propose M. Bayrou provoquerait une vraie crise politique dans notre pays", a-t-il dit. "Le pire (...), c'est une présidence impuissante face à une Assemblée nationale disloquée où l'on s'efforcerait, en vain d'ailleurs, de bricoler une force politique, inévitablement minoritaire".

 

La "proposition politique" de M. Bayrou "est mort-née, et c'est pourquoi cette prétention sera rejetée dès le premier tour", a asséné le battu de la présidentielle de 2002, affirmant aussi que François Bayrou "a toujours été à droite".

 

Alors que la stratégie pour combattre la poussée du candidat UDF dans les sondages a fait débat au PS, M. Jospin a appelé les socialistes à "montrer pourquoi il faut l'écarter dès le 1er tour".

 

Il a invité la gauche à "relativiser ses inquiétudes", rappelant l'ampleur inattendue des succès PS aux élections régionales et européennes de 2004.

 

L'ex-chef du gouvernement s'en est pris à Nicolas Sarkozy, "un vrai danger pour un fonctionnement normal de la République", car il pratique "l'accaparement des pouvoirs".

 

Le candidat de l'UMP, a-t-il dit, est "l'incarnation même du pouvoir sortant, (...), un Chirac plus jeune, aussi cynique, aussi porté aux bonnes paroles mais moins mesuré, plus fébrile, et de ce fait plus inquiétant".

 

Devant la presse, Lionel Jospin a précisé qu'il n'était "pas prévu" de meeting commun de campagne avec la candidate.

 

Alors qu'il s'était montré très critique vis-à-vis de Ségolène Royal lors des primaires socialistes, il s'est refusé au "moindre commentaire" sur sa campagne, sachant "pertinemment qu'une campagne est difficile".

 

Il s'est distancié de deux de ses proches, Claude Allègre et Eric Besson, qui ont fait savoir qu'ils ne voteraient pas Royal le 22 avril. "Il n'est pas juste d'accoler nos deux noms", a-t-il dit à propos du premier, son ex-ministre de l'Education.

 

Chez les socialistes du Pas-de-Calais, quelques interrogations perçaient avant ce plaidoyer pro-Royal de M. Jospin.

 

Députée européenne, l'ancien ministre Marie-Noëlle Lienemann a relevé un "flottement" dans la campagne, critiquant la prise de distance de la candidate à l'égard du PS, revenant selon elle à assimiler le parti à un "boulet".

 

"Elle a aussi besoin du socle (le parti, NDLR). On va le lui donner, même si elle n'en veut pas", a renchéri Serge Janquin, patron de la fédération du Pas-de-Calais, la deuxième derrière Paris.

Publié dans Présidentielles 2007

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