Réforme de l'université..

Publié le par ps maromme

La communauté universitaire, très critique, examine le texte sur la réforme de l'université
PARIS (AFP), 19:26
 
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La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie pécresse, le 13 juin 2007 à Paris
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie pécresse, le 13 juin 2007 à Paris

La communauté universitaire réunie vendredi en Conseil national de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Cneser), devait formuler dans la soirée un avis sur l'avant-projet de loi sur l'autonomie des universités, sur lequel elle s'est d'emblée montrée critique.

En tout début de séance vendredi, le Cneser a adopté par 33 voix pour, 15 contre, 5 abstentions et 1 refus de vote une motion jugeant le texte, défendu par la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse, "inacceptable en l'état".

Juste après l'adoption de cette motion - préalable à l'examen proprement dit des amendements proposés au texte -, la FSU, principale fédération de l'Education, a quitté la séance. Elle a estimé que le Cneser n'était "pas en situation de discuter sérieusement alors que se confirme pour le gouvernement l'importance de passer le plus vite possible".

Les autres organisations représentées ont entamé peu après 16H00 l'examen des articles, un à un, proposant de nombreux amendements jusqu'ici repoussés par le gouvernement selon une source syndicale.

Vendredi matin, les organisations, dans leur quasi-totalité, avaient estimé que Valérie Pécresse n'avait "pas de marge de manoeuvre" à propos d'un texte reflétant, selon elles, davantage les promesses électorales de Nicolas Sarkozy que les trois semaines de concertation.

La ministre s'est pourtant voulue rassurante en les recevant pour une table-ronde, quelques heures avant la tenue du Cneser, auquel elle assiste d'ailleurs in extenso. Elle a parlé d'"introduction possible de modifications consensuelles" dans un texte qu'elle veut néanmoins cohérent avec "les engagements du président".

 
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Le président de l'Unef Bruno Julliard, le 31 mai 2007
Le président de l'Unef Bruno Julliard, le 31 mai 2007

"Elle a fermé toutes les portes sur les aspects qui devaient bouger (...): elle a dit qu'elle n'avait pas de marge de manoeuvre", a déclaré à l'AFP vendredi Bruno Julliard, président des étudiants Unef, à l'issue de cette table-ronde.

"Les universités sont ouvertes en juillet, les chaînes d'inscriptions peuvent être un moment de protestation pour les étudiants", a-t-il prévenu.

Autres acteurs de poids dans la négociation, les présidents d'université ont confirmé "l'étroitesse" des amendements envisageables.

Sur la taille des conseils d'administration, que le texte limite à 20 personnes, dont sept extérieures à l'université, très critiquée, "elle nous a dit qu'elle n'avait pas toutes les marges de manoeuvre", a déploré Jean-Pierre Finance, premier responsable de la conférence des présidents d'université.

Mme Pécresse s'est livrée à une explication de texte des propos du Président de la République mercredi, assurant que seules les universités ayant choisi l'autonomie bénéficieraient de moyens supplémentaires. "Elle nous a laissé entendre que ça pourrait concerner les établissements, dans la préparation de leur basculement vers l'autonomie, et non seulement ceux qui auront déjà opéré le basculement", a nuancé M. Finance.

Quant à la sélection à l'entrée du deuxième cycle (bac+4, master 1) permise par le texte, elle inquiète au plus haut point les étudiants. "Beaucoup de portes ont été fermées", a déploré Thiébaud Weber, le président des étudiants de la Fage, qui a ajouté: "la ministre elle-même est prise à la gorge, Sarkozy ne lui laisse aucune marge de manoeuvre".

En l'état, le texte est "une machine à créer des conflits", a estimé de son côté Luc Bentz, secrétaire national de l'Unsa-Education, la CGT dénonçant, elle, une "contre-réforme".

Publié dans Communiqué

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